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  LYON RESTAURÉ ET LÃON RESTAURANT

    On a ri des Lyonnais et des Marseillais qui ne voyaient dans
Paris qu'une imitation de leurs cités. Ils ne sont pas les seuls
atteints de cette faiblesse : une petite fille dijonnaise me disait
un jour: « Monsieur, s'il y avait des boulevards à Dijon, Dijon
serait aussi beau que Paris. » Le Marseillais, lui, d'un tempéra-
ment plus enthousiaste, d'un langage plus hyperbolique, dit :
« Si Paris avait une Cancbière... » On connaît le reste.
    Je sais aussi tel petit village du Comtat ou de la Provence
qui s'imagine que l'équilibre européen serait rompu s'il venait à
être détaché delà France, et que l'empire français seraitbienfondé
à demander aux grandes puissances ses limites du Rhin en dédom-
magement de la perte de Valréas, de Nyons, de Bedarrides ou de
St-Chamas. Quoi qu'il en soit de ces petites vanités territoriales,
je reviens à mon Lyon, et je dis que si cette cité continue à marcher
dans la voie d'amélioration qu'elle poursuit aujourd'hui, elle sera
bientôt une belle et très-belle ville (1). Le percement de la rue
Impériale seul a donné à des quartiers, jadis inconnus et plongés
dans l'obscurité la plus profonde, une animation et une aération
qui, sans être comparables au brouhaha et à l'étendue de la rue
de Rivoli, n'en font pas moins du quartier compris entre la place
de l'Opéra et la place Bellecour une immense et magnifique artère
offrant au commerce de luxe un emplacement exceptionnel. Tout
à côté, la rue de l'Impératrice déploie sa richesse architecturale,
et la place de la Préfecture elle-même présente au voyageur les
maisons les plus monumentales et les plus coquettes.
  Quant aux Brotteaux, Versailles de Lyon, ses rues immenses,
droites comme les rues de Turin, font de ce quartier un séjour
délicieux pour le négociant qui, après un long et fructueux travail,

  (1) Lyon compte bien être dès à présent une Irès-belle ville.
                                              (iVo