Revue du Lyonnais » série 2 - n°27 ( 1863 ) » pp.108

108                        ALEXIA.

«   sar; vous en avez donné des éditions enrichies du fruit
«   de vos veilles; avant l'imprimerie, vous l'avez transcrit
«   avec délices. Merci ! sans vous nous ne l'aurions pas. —
«   Mais vous avez cru le comprendre ! — Prétention ambi-
«   tieuse, outrecuidante pour votre âge, ridicule chez des
«   moines. Venez, venez a notre école, et vous serez bien
«   vite convaincus de ne savoir ni la grammaire, ni la logi-
«   que, ni la géographie, ni l'histoire. »
   Mais voyons : puisque nous sommes si gracieusement
conviés à l'école, entrons-y un moment. Appliquons, au texte
latin de César, les règles de la grammaire latine, les données
les plus positives de la géographie des Gaules, les conclu-
sions du simple bon sens, et nous verrons après.

                             VII

   Il faut avant tout prendre nos positions ; il faut analyser
le viie livre des Commentaires qui se termine par le siège et
le sac d'Alise.
   César est a Rome pendant que ses troupes prennent leurs
quartiers d'hiver en divers pays de la Gaule, savoir : deux
légions chez les Trévires, deux chez les Lingons et six chez
les Sénons, sous le commandement de Labiénus.
   Les Gaulois profitent de son éloignement et de la mau-
vaise saison pour organiser une insurrection générale. Mais
les Eduens hésitent a s'y engager.
   A cette nouvelle, César accourt dans la Gaule transalpine.
Mais comment, au cœur de l'hiver, avec les obstacles des
fleuves, à travers un pays en insurrection, pousser plus avant
et arriver seul jusqu'à son armée?
   César vole donc a Narbonne ; s'assure de la fidélité des
peuples du midi jusqu'au Rouergue ; lève quelques troupes
auxiliaires, prend sous ses ordres les recrues récemment