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L'HOMME FOSSILE
LES INVRAISEMBLANCES HISTORIQUES
SIMPLE NOTE.
On connaît l'histoire récente de l'homme anté-diluvien d'Ab-
beville.— L'Académie des sciences, avec la foi de saint Thomas,
a passé à l'ordre du jour, M. Elie de Beaumont a ri et a été dé-
sarmé, le docteur H. Astier s'est écrié : « Pour résoudre cette
question de l'homme fossile , il faudra bien du temps, bien des
savants et bien des mâchoires. »
Or , c'était une seule mâchoire qu'on avait trouvé, peut-être
celle avec laquelle Samson extermina dix mille Philistins.
Quoi qu'il en soit, l'histoire n'est, pas neuve.
Le 11 janvier 1613 , on trouva, dans une sablonnière, près du
château de Langon, entre Montrigand , Serres (Drôme) et Saint-
Antoine (Isère), des ossements dont plusieurs furent brisés par
les ouvriers.—Un chirurgien de Beaurepaire , nommé Mazurier,
averti de cette découverte, s'empara des os et songea à en faire
son profit. 11 posa d'abord l'histoire de l'homme fossile, mais sans
succès. Alors il publia les avoir trouvés dans un sépulcre long de
trente pieds, sur lequel étaient écrits : Teutobochus rex. 11 ajou-
tait avoir trouvé, en même temps, une cinquantaine de médailles
à l'effigie de Marius, contre lequel combattit ce Teutobochus, roi
des Cimbres.—Mazurier inséra tous ces contes dans une bro-
chure, au moyen de laquelle la curiosité du public étant excitée,
il parvint à montrer, pour de l'argent, tant à Paris que dans d'au-
tres villes , les os du prétendu géant. Gassendi cite un jésuite de
Tournon comme l'auteur de la brochure, et montre que les pré-
tendues médailles antiques étaient controuvées. Quant aux os,
c'étaient des os d'éléphant.
Et pourtant de nombreuses dissertations parurent en 1613 sur