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522 CHRONIQUE LOCALE.
— L'Académio de Lyon vient de perdre dans M. Vivien, inspecteur
d'académie, l'un do ses fonctionnaires les plus distingués. Né on 1802, Ã
Angoulême, il avait fait dos études très-complètes, et avait même suivi les
cours des universités de Hcidelberg et de Berlin. En 1835, on lui confia
la direction de l'Ecole normale primaire de Strasbourg, qu'il occupa pen-
dant quinze ans avec une habileté et un dévouement au-dessus de tout
éloge. Il fui, en 1850, nommé recteur de l'académie du ITaut-Uhin; pnis,
en 1854, à la nouvelle organisation dos académies, il fut appelé en qua-
lité d'inspecteur d'académie ( 1 " classe) à Lyon.
Homme juste, obligeant, de manières affables, esprit trcs-éicvc, admi-
nistrateur prudent et consciencieux au plus haut degré, sincèrement chré-
tien, dévoué à l'université, M. Vivien a poussé le zèle et la conscience dans
l'accomplissement de ses devoirs jusqu'au sacrifice de sa vie. 11 ne s'est
arrêté que quand ses forces ont trahi son courage et il a pris trop tard le
repos qui lui était indispensable. Presque jusqu'au dernier moment, pos-
sédant encore son esprit lucide et son coeur aimant, il traçait d'une main
défaillante quelques lignes de dernier adieu à ses meilleurs amis. — Il
s'est éteint le 20 novembre à l'âge de 61 ans, laissante tous ceux qui l'ont
connu un pieux souvenir.
—• Nous sommes charmés d'être les premiers à signaler la création, Ã
Lyon, rue Constantiné, 6, d'une Société qui est appelée-à rendre de véri-
tables services, ha Société de lecture a pour but la formation d'une Biblio-
thèque dont tous les ouvrages, constamment à la disposition des socié-
taires, puissent être lus par eux à domicile.
La modicité de la cotisation annuelle aussi bien qu'une intelligente di-
rection q u i , sans le secours d'aucune publicité, a déjà su, en quelques
mois, rallier à l'idée nouvelle soixante adhérents assure l'avenir de cette
fondation au succès de laquelle voudront coopérer tous ceux qui s'occu-
pent de littérature. Nous espérons que la penséo que patronnent BIM. F.
Fontanncs et L. Dclamollicre sera féconde.
— Les concerts ont commencé. M. Pontet a rouvert la salle du Cercle
musical et le public lui revient, plus empressé que jamais. M. Laprct a
donné son concert à l'hôtel de Provence. M. Pénavaire va donner le sien
dans les salon» Neyrct, l'Union Musicale au Cercle musical, et M. Aimé
Gros, le 12, au Grand-Théâtre.
— Plus heureuse que Lyon , Neuville a une salle de concert due à la
munificence de l'un de nos concitoyens, propriétaire dans cette localité ,
M. E. Guimet, qui est en même temps un amateur distingué de musique.
Cette salle, située sur l'esplanade complantce d'arbres qui s'étend entre
la route de Trévoux et la Saône, n'est pas dépourvue d'élégance, et l'inté-
rieur est très-convenablement dispose pour sa destination. C'est le coup
d'essai d'un jeune architecte, notre compatriote, SI. Franchet.
Ce joli petit édifiée a été inauguré samedi 28 novembre par un concert
donné par l'Orphéon do Neuville, avec le concours de la Fanfare de Fleu-
rieux. Le même concert a été renouvelé le lendemain dimanche devant un
public nombreux et charmé.
— Les journaux de la Haute-Savoie font un grand et sérieux éloge de
l'hôtel de la Préfecture que vient de terminer, à Annecy, un architecte
de notre ville, M. Charvct, qui s'était révélé par sa collaboration au chef-
d'œuvre de M. Dardel et par la création de l'hôtel de la Caisse d'épargne
de Lyon.
— M. Deleslang ayant renonce à la rude tâche de diriger nos théâtres,
M. Raphaël-Félix, sans se laisser épouvanter par les tlifficulLj que va créer
la nouvelle loi, s'est présenté pour lui succéder. Le nouveau directeur en-
trera en fonctions à partir du 31 mai. Nous croyons savoir qu'il nous
conserve les artistes les plus aimés de notre public. A. v .
AIHÉ V1NGTBIN1ER, directeur-gérant.