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                               ALEX1A.                        97


                       ALISE-SAINTE-REINE.

                                   I

    Au commencement de l'année 1856, M. Delacroix, archi-
 tecte de Besançon, lut dans une séance delà Société d'Emu-
 lation, un ingénieux mémoire ayant pour objet de dépossé-
 der la Bourgogne de la cité d'Alise, témoin jadis et victime du
 suprême et malheureux effort de nos pères contre l'invasion
 romaine. On devine que c'était pour doter de ce grand sou-
venir la contrée qu'il habite. L'amour du sol natal explique
 de pareilles fantaisies sans les justifier.
    M. E. Desjardins, enfant d£-la Bourgogne, et alors profes-
seur d'histoire au lycée de4îacon, se fit le trop docile écho
de M, Delacroix. Sous ce titre : Découverte d'Alise, il publia
 dans le Journal de Saône-et-Lofre (1), le fait et les circons-
tances de ce nouveau siège d'Alise, non moins audacieux as-,
sûrement que celui du général romain ; mais dont l'issue n'a
pas été et ne pouvait pas être la même.
   Le gant fut donc relevé. Il y eut, pendant plusieurs années,
échanges d'articles et de brochures, études étymologiques,
observations topographiques, calculs stratégiques, fouilles
dans les entrailles de la terre ; après quoi il fut donné à Alise-
Sainte-Reine de pouvoir respirer un peu, et même d'être glo-
rieuse du résultat de tant de travaux. MM. Delacroix, E. Des-
jardins et Quicherat, à l'ombre de la Société d'Emulation,
formaient la tête et le corps principal du camp ennemi. Alise-
Sainte-Reine comptait parmi la multitude innombrable de ses
défenseurs, non-seulement la Société des Antiquaires de la
Côte-d'Or, mais encore MM. de la Carte des Gaules et

  (1) N" du samedi 28 juin 1856.