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462                          JEHAN PERRÉAL.

«  du portai et des arcs boutans par dehors, pour lesquelles
« choses estre faicles par le dict Bastyen, j'ay retenu le
« double de la plate forme de la diète esglicse du cuvent de
« Saint-Nicolns-de-Tolentin lès-Bourg-en-Bresse, icelleplate-
« forme faicle et très-bien ordonnée sur le lieu, mesurée de la
« main de 31e Jehan de Paris, avec l'advis, et en présence
« des màistres Henriet et Jehan-de-Lorraitie, tous deux
« très-grans ouvriers en l'art de massonnerie. »
  Ce que Michel Colombe n'a pu faire exécuter par son n e -
veu, le maistre masson Françoys Bastyen, à cause de son
décès, l'a été par Van-Boghem, le maistre masson flamand.
Celui-cia construit l'église de Brou avec le plan de Jehan de
Paris à la main ; il a conduit les ouvriers, comme le ferait
un entrepreneur de nos jours, dans une gestion de clerc-à-
maître, en se plaçant en tête de ses ouvriers, comme l'a indi-
qué le Père Rousselet (1), mais avec toute l'autorité du talent

   (1) On lit dans les Recherches historiques et archéologiques sur r'é-
glise de Brou (p. 219 de la première édition), que le Père Rousselet a
avancé indûment que Van-Boghem fut payé comme ouvrier. L'auteur cite
pour preuve un document extrait des archives des Augustins de Brou,
d'après lequel ce maistre reconnaît avoir reçu 1,037 florins/ à compte des
honoraires qui lui revenaient pour l'année 1531.
   Or, cette somme représenterait aujourd'hui, ajoute l'auteur, 10,370 fr.
de notre monnaie, et il en conclut que l'architecte était largement rétribué
comme tel.
   Le texte de la quittance dont il s'agit commence par ces mots : « Pro
« se et suis, confitetur habuisse, » et plus loin : « In deductiunem sti-
« pendiorum dicli magistri Ludovici prœsentis anni 1531. »
    Cette somme représente-t-elle seulement les émoluments de l'archi-
tecte (pro se) ? ne comporterait-elle pas plutôt une part des dépenses
afférentes aux ouvriers qu'il dirigeait (suis) ? C'est notre avis, parce que le
maître maçon ne pouvait faire que cette dépense dans l'œuvre, attendu que
tous les matériaux étaient soldés par le contrôleur de l'édifice, désigné spé-
cialement par la princesse.
    En sorte que cette quittance confirmerait la citation faite par le Père