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                           JEHAN PERRÉAL.                          463

  véritable qu'il a déployé dans la construction de ce mo-
  nument.
     Cette distinction entre Y architecte et le maistre masson
  est telle que les grands artistes qui ont illustré les siècles
 passés : Jean Jôconde, Léonard de Vinci, San Gallo, Bra-
 mante, Raphaël Sanzio, Jean Juste de Tours, Jean Bullant,
 Pierre Lescot, Philibert Delorme, Vassari, étaient tous
 peintres et architectes. Personne ne s'est avisé de les qualifier
 de maistres massons.
     En résumé, il est certain : 1° que le choix d'un maistre
 masson, quel que fût son mérite, répondait à l'idée arrêtée
 par la fondatrice, qu'on suivît les plans existants ; 2° que ces
 plans n'ont pas été conçus par Van-Boghem qui les a exécu-
 tés ; 3° enfin, que Van-Boghem n'a été que le second ar-
 chitecte de l'église de Brou.
    En conséquence, nous proclamerons de nouveau que :
 « Pour être juste, il faut maintenir à Jehan Perréal, dit
 « Jehan de Paris, peintre et architecte lyonnais,, l'honneur
 « de ses sublimes compositions dans l'œuvre monumentale
 « de Brou ; il fut l'ingénieux écho de la pensée de Margue-
 « rite d'Autriche. »
    Van-Boghem a été l'heureux interprète de celle môme
pensée par une sage et savante exécution.
    Nous venons de faire connaître comment les plans de Je-
han de Paris ne furent pas exécutés par les artistes de
l'école de Tours ; il nousresle à dire pourquoi cet architecte
cessa d'être employé, par la princesse, comme contrôleur
dans la surveillance des travaux de l'église, à partir de l'année

Rousselet qui affirme que le nom de Van-Boghem figurait sur les états
de dépenses des ouvriers, comme chef des ouvriers lui-même.
  Cependant, il faut reconnaître que les expressions : pro se et suis,
représentaient, à l'époque, une formule assez souvent employée dans la
rédaction des actes publics.