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JEHAN PERRÉAL. 461 Boghem se soit montré aussi habile constructeur que l'au- teur des plans lui-même ; mais, enfin, il faut reconnaître qu'il n'a été désigné, dans tous les actes officiels de l'époque, extraits des archives de Flandres, qu'avec la qualité de moisire masson. Or, contrairement à l'opinion de quelques archéologues qui ont cru voir, dans ces deux désignations, une seule et môme qualification, celle d'architecte, nous croyons qu'il existait déjà , dans le XVI e siècle, mie diffé- rence notable qu'il importe de signaler ici. L'architecte pos- sédait déjà , comme de nos jours, des connaissances positives non exigées du maislre masson. La géométrie, la statique, la perspective, le dessin étaient indispensables à l'architecte, non obligatoires pour le maislre masson, qui était tenu de connaître seulement la coupe des pierres, la qualité et l'em- ploi des matériaux, le rapport des mesures en grand, d'après les plans réduits dis architectes ; c'est ce qu'on peut voir dans cette phrase du traité de Michel Colombe, pour Brou, en parlant de son neveu : « El le dict Bastyen Françoys, « maislre masson de l'esgliese de Sainl-Martin-de-Tours, fera « de pierres de taille, toute la massonnerie servant à la dicte « sépulture, en petit volume, par vrais traicts el mesures, « tellement que, en réduisant le pelit piè au grand, Madame « pourra voir toute la sépulture de mon dict feu seigneur de « Savoye. » Et plus loin, en citant le plan de l'église, il ajoute : « Et « le dict Bastyen Françoys portera la montée de Vélévation Brou, édition 1844, p. 273, que lorsqu'on repara le clocher île Brou, en 1613, on fit venir maître • Oddol-Mayre, qualifié dans l'acte de maislre masson et architecte, habitant de la ville de Dôle, au comté de Bourgogue. Donc, dans le XVII e siècle, on ne pouvait pas encore désigner uft maître maçon par la.qualité d'architecte seulement; il fallait la réunion des deux qualités pour exprimer un constructeur pouvant faire les plans et la ma- çonnerie .