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460 . JEHAN PERRÉAL. l'initiative de la princesse elle-même, ou à celle de son se- crétaire, est la seule modification apportée au plan ; mais les expressions de la lettre qui vient d'être citée, selon que je vous dis à mon parlement, et plus loin, comme je dysois, indiquent une résolution concertée, à l'avance, entre Madame et son secrétaire Barangier, au moment où celui-ci allait se rendre de Flandres à Brou, résolution qui ne devait être peut-être définitive qu'après Vavis de Fan-Boghem con- sulté sur le terrain. Admettant même que ces changements de détails eussent été [exécutés par le nouvel architecte, ils ne seraient pas, selon nous, de nature à altérer l'idée première des plans gé- néraux créés par Jehan de Paris. Antoine Dusaix, qui a chanté en vers toutes les merveilles de l'église de Brou, dans Le Blason de Brou, imprimé en 1533, c'est-à -dire vingt ans après les fondations de cette église, est la seule autorité sur laquelle on s'étaie pour r e - pousser ces observations ; mais le poète bressan pourrait n'avoir pas connu les plans primitifs de Jehan de Paris. 11 a été de bonne foi lorsqu'il qualifiait Fan-Boghem de mathématicien , d'architecte incomparable , ayant fait la huitième merveille du monde. Du Saix a jugé sur l'appa- rence, comme témoin oculaire, sans autre examen ; Van- Boghem s'est laissé faire dans l'intérêt de sa renommée Ingenium alque manus Nous le répétons, Du Saix n'a pas connu les premiers plans de Jehan de Paris, établis de 1505 à 1509, plans r e - mis par la princesse à Van-Boghem, lorsqu'elle chargea maistre Loys, niaistre masson, de la taille des pierres et de la conduicte des ouvriers. Cette qualiléde maistre masson équivaut-elle à celle d'ar- chitecte^. Non, sans doute (1). Nous admettons que Van- (1) On lit dans les Recherches historiques et archéologiques de l'église de