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414                         «NE NOCE.

tour et nagèrent h sa suite. Bientôt le jeune homme vit des
mufles blanchâtres se succéder sur la surface de l'eau, tandis
que de larges cercles paisibles, où miroitaient en se brisant lés
rayons du soleil, y décrivaient leurs courbes affaiblies avec une
gracieuse lenteur. Sur la rive, un jeune veau encore inexpéri-
menté résistait au berger qui le lirait vers la rivière en lui
criant : « à l'iau, donc, à l'iau, à l'iau ! » Alors, une vache ta-
chetée, déjà plongée dans les délices d'un bain tiède, après
une journée de soleil, fit entendre, en retournant sa tôle, un
léger mugissement d'appel, et le veau folâtre, qui bondis-
sait un instant avant sous la main du berger, et se cabrait en
fe menaçant de ses cornes naissantes, s'élança dans la rivière
en faisant clapoter, sous ses pieds encore inhabiles à la nage,
de petits flots inoffensifs, tandis que devant lui et derrière lui,
des vaches solennelles d'allure modéraient son impatience et
le surveillaient maternellement. Après avoir décrit dans la
traversée une ligne oblique afin de ne pas trop se fatiguer en
résistant au courant, le taureau noir prit terre à quelques
mètres du pavillon sur une petite plage sablonneuse, à droite
de la prairie; alors, el comme la dernière vache entrait dans
l'eau sur l'autre rive, l'aîné des petits bergers lui saisit la queue
et se mit à nager derrière elle, soutenu par la puissante bête,
tandis que son compagnon, inoins hardi, détachait un petit
batelet.
    touise cependant avait relevé la tête, et voyant Frédéric
occupé à regarder cette scène champêtre, elle le laissa s'ab-
sorber dans son élonnement; puis lorsqu'il se tourna vers elle,
il la trouva souriante; c'est qu'un instant auparavant, elle né
savait comment dire à son cousin les pensées qui agitaient
son âme, et que ce léger incident lui fournissait un moyen de
se faire entendre.
  — Vous regardez l à , lui dit-elle, un spectacle qui me