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382 ALEXIA. tout bonnement supprimer ce mot, et expliquer dans une note le motif de cette suppression, assez- bien autorisée, comme on vient de le voir. V Nous avons dit plus haut notre pensée sur les déductions étymologiques. Il est certain que réduites a elles-mêmes et privées de l'appui d'un fait certain ou d'une tradition sé- rieuse, les étymologies disent tout ce qu'on veut leur faire dire; et, par conséquent, ne disent rien. Mais dans des conditions différentes, elles ne doivent pas être dédaignées. Les mots ont leur filiation aussi bien que les êtres. C'est pourquoi nous voulons aborder, en finissant, la formation du nom de Brionnais. Au premier aspect, il y a loin de ce mot à Brannovices, Brannovii. Mais la distance est moins grande qi.e le vulgaire pourrait le croire. H»a suffi, pour y arriver, du laps du temps qui change tout, de l'influence de nos climats sur la langue des Romains et de notre mobilité naturelle. Et cette trans- formation est assez logique et régulière. Dans Brannovices, Brannovii, personne ne méconnaît le radical celtique Brenn, chef, le Dux des Latins. En revêtant les formes romaines, ce radical dépose sa rudesse, et, affec- tant, une voyelle plus harmonieuse, nous donne Brann, que nous rencontrons dès l'origine : Brannovices. Plus tard, par euphonie, ou par altération, on introduit la lettre i : Briannovices. Il ne reste plus qu'à opérer la transposition, si commune dans la formation des mots, de l'a et de l'o ; et nous trou- vons Brionnavices, Brionnavii; Brionnaves, Brionnais. Chose remarquable : tandis que les auteurs d'origine ro-