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ALEXÎA. 297 « qui faisaient entendre aux riches et aux oppresseurs des « paroles sévères, qui, pour tout dire, étaient, dans leurs « prisons claustrales, les seuls hommes vraiment libres de « leur temps. » VI La France est la nation la plus sensible a l'honneur, la plus délicate dans l'appréciation des procédés, la plus prompte et la plus sévère à venger les faibles et les désar- més. Les moines sont cela aujourd'hui, après avoir été, dans le passé, les sauveurs de la civilisation antique, les précur- seurs de la civilisation moderne. Et vous les appelez en bloc des faussaires ! Et les maîtres illustres des vieilles Universités de France, d'Italie, d'Allemagne, et toutes les générations jusqu'à sept ans en arrière, complices ou dupes de ces faussaires! Et le tout, parce qu'on a rêvé de transplanter, malgré César, l'Alise des Commentaires, sur un plateau de la Fran- che-Comté, qui ne se doutait guère que cette gloire pût ja- mais lui être attribuée. Et vous appelez la substitution de votre .Alaise à notre Alise, une restitution in extremis! Vous avez trouvé le mot qui vous échappait aux frontières des Lingons. Ce mot était terrible là bas; il est charmant ici. C'est délicieux, en effet, une première protestation-contre la prescription après deux mille ans de paisible possession. Mais le bien mal acquis ne profite pas. Et voilà que cette Alise que vous nous avez si vaillamment enlevée va vous échapper des mains. Les jeunes conquérants d'Alaise ont excité ailleurs des cupidités et sont déjà sur la défensive. Voici Alaise en train de passer de la Franche-Comté en Bugey. Dieu bénisse la voyageuse ! Que cette nouvelle étape lui soit légère !