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214                          JEHAN PÈRRÉAL.

 et de Jehan Yvonnet, écrivains et rimeurs dont il élaitl'émule,
et peut-ôlre le maître; mais elle prouve, du moins, qu'il
était digne delà compagnie des poètes florissant a la cour de
France et à la ville (I).
    Nous en jugerons mieux à l'occasion de la poèterie qu'il
composa pour la troisième entrée de Louis XII à Lyon, en
1507, la seule que nous ayons trouvée sur les registres con-
sulaires, et que nous n'hésitons pas à lui attribuer.
    Cinq semaines après l'entrée du roi Charles VIII, les dé-
penses, s'élevant à la somme de G3 francs, G gros, 1 blanc
et 1 denier, n'étaient pas encore acquittées, et les réclama-
tions des fournisseurs parvenant, chaque jour, à Perréal,
comme délégué des magistrats, il adressa la lettre suivante
au procureur de la ville, nommé Antoine Dupont.
           « Monseigneur le procureur,
    « Je vous prye qu'il vous playse de faire payer chascun ù
« qui on doit, et vous ferez bien, car chascun n'est pas fourny
« d'argent : on me vient, tous les jours, crier et menacer de
« me faire adjourner, et disent que- j'ay reçu l'argent ;

   (1) Dans la Plainte du désiré, espèce de drame dont la scène se passe
à Lyon, Jehan Lcmaire introduit la peinture et la rhétorique qui chan-
tent alternativement les louanges de Louis de Luxembourg, comte de
Ligny, mort le 31 décembre 1503 ; la peinture invite ses élèves à la secon-
der de leur art ; Et toy, dit-elle :
          « Et toy, Jehan Ilay, ta noble main chomme elle ;
          « Viens vcoir Naluie avec Jehan de Paris,
          « Tour luy donner ombraige clcspenlz.
  Le poète Crétin, invitant cinq favoris des Muscs à répandre, avec lui,
des fleurs sur la tombe du vicomte de Falaise, tue, l'an 1 511, à la prise de
Bologne en Italie, s'exprime ainsi :
          « Secourez-moi, et Bignc et Villebrcsme,
          « Jehan de Paris, Marot, de la Vigne,
          « Je tic puis plus ù peine escripre ligne.