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194 ALEXIA. Et c'est"entre les bras de leurs ennemis, de leurs vieux rivaux, au moment où la victoire de leur allié César est venue exalter leur haine et leur courage, c'est alors que les vain- cus seraient venus leur dire : « Otez-vous de la que nous « nous y mettions !» Et aussitôt dit, aussitôt'fait; voila les Eduens et les Arvernes installés pacifiquement dans Alaise a la place de leurs ennemis ! C'est naturel qu'une armée vaincue batte en retraite; et une retraite bien conduite n'est pas sans mérite ni sans gloire. Il semble que Vercingétorix avait assez d'intelligence et de présence d'esprit pour reprendre le chemin du terri- toire Eduen, qui était si proche, respirer un peu, rassurer la ligue nationale et la décider h s'imposer de nouveaux sa- crifices. Et c'est ce qu'il a fait; puisque nous voyons au cha- pitre 75°, les hommes d'armes de toute la Gaule accourus à la défense d'Alise. Mais c'est en vérité une façon toute nouvelle et bien aven- tureuse de viser à un pareil résultat, que de s'enferrer, comme l'on dit, de s'enfoncer de plus en plus dans le pays ennemi ; et dès le soir de la déroute se trouve-r, par la vertu de la baguette des fées, dans la plus forte place du vain- queur! Autant vaudrait nous dire qu'après le désastre de Solfé- rino, les débris de l'armée autrichienne vinrent se réfugier dans la citadelle d'Alexandrie ou de Grenoble; — qu'ils s'y trouvèrent commodément installés dès le soir et sans coup férir, tandis qu'il aurait fallu au vainqueur un mois d'efforts et de génie pour les en déloger. XIII. César si attentif aux moindres circonstances de ces gran- des évolutions, a compter les jours, à mesurer les distances,