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                     ÉGLOGUES DE VIRGILE.                  177

 tredit placer au premier rang parmi les commentateurs mo-
 dernes de Virgile: Lacerda commente ainsi ces vers : incipe
ô puer, risu tuo malrem cognoscere; debes illi hune risum,
      nam decem menses,- quibus tu gestatus es in alvo, attu-
lerunt matri tuse longa fastidia. Age jam, et incipe ridere (P.
Firgilii Mar., Bucoliq. Georg. el Mneis, argumet., expli-
oat., notis illustrata J. Lud. de Lacerda, 3 vol. in-folio, Ma-
drid, 1608, Lyon, 1619).
    La poésie peut être opposée a la poésie, comme la science
a la science : « la véritable signification de ce vers, dit Mil-
levoye {Bucoliq. de Virg., trad. en vers français, Paris,
1809), a été souvent débattue : les uns attribuent le sourire
à la mère et les autres a l'enfant ; ce dernier sens est peut-
être moins littéral, mais plus délicat, et je l'ai adopté » et
il traduit :
    Connais ta mère, enfant, et qu'un premier souris
    De dix mois de douleur lui paie enfin le prix!
  A cette époque, P.-F. Tissot, (Bucoliq. de Firg., 2eédit.,
1808), traduisait dans le même esprit :
   Aimable et tendre enfant, par un premier souris
    Fais voir à tous les yeux que tu connais ta mère :
   De ses longues douleurs c'est un faible salaire!
    Appelle, aimable enfant, le souris maternel.
  Un autre poète bien connu, Gresset, avait déjà dit (Eglog.
de Firg. en vers français, 1734) :
    Par de justes retours comblez ses tendres vœux;
    Que vos premiers souris s'adressent à ses yeux!
  Avant eux, Clément Marot, dans son idylle sur la naissance
du fils du Dauphin, avait ainsi imité l'Égloguo latine :
    Enfant ! donne à ta mère un doux ris amoureux ;
    D'un petit ris commence à la cognoistre !