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178 ÉGLOGUES DE VIRGILE.
Enfin un des princes de la poésie moderne, le Tasse, a su,
en véritable artiste, reproduire la pensée de Virgile dans un
tercet plein d'un sentiment exquis et dont les vers sont à la
fois une imitation et un commentaire, dignes de ces deux
grands poètes :
Tu lieta godi, e ti vagheggi in essa,
Ed essa te conosse omai col riso,
Nel suo riso altri la madré !
Bien d'autres écrivains, inspirés par d'aussi bons modè-
les, ont depuis suivi leurs traces (3).
(3) Voici une série de traductions qui ( avec celle de Marolles de 1653.
Voy. Appendice, § 1) s'échelonnent pendant une période de deux siècles :
Sus donc, o bel enfant! par de tendres souris
Reconnaissez les soins que votre mère a pris ;
Elle a pendant dix mois assez eu de souffrance,
Répondez, bel enfant, à sa douce espérance.
Souriez à ses yeux
Bucoliq. de Virg. en vers français, par P. (Porry), Paris, 1689 :
Par un tendre souri<, commence de connoître
L'aimable déilé de qui tu reçois l'être ;. . . .
Fais lui par les transports qu'inspire 1» tendresse
Oublier les ennuis d'une longue grossesse !
Églog. de Virg., traduct. en vers français par Riclier, Rouen, 1717 :
Il reconnoit son père avec un doux sourire.
Desforgcs-Maillard [Epitre au prince de Conti, § 45) :
Fais donc, ô bel enfant, par un premier souris
A ta mère oublier dix mois de longs ennuis ;
Par ce souris dis-nous que lu connais ta mère !
Essai sur tes Bucoliq. de Virg. (par Berlbolon), Lyon, 1809, l r e édit.
0 d'une aimable mère heureux et noble fils,
Par un tendre souris commence à la connai're.
Azema, traduct. des Bucoliq. de Virg., Paris, 1832.
Par ton sourire, enfant, connais déjà ta mère ;
Elle a souffert dix mois, qu'elle doit t'èlrc chère !
Reconnais-la
Désaugiers aîné (Bucoliq. de Virg., trad. en vers français, Paris, 1835).
Voyez plus loin § 3, et Appendice, § 1 et § 3.