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436 MUSIQUE RELIGIEUSE. « Le rhythme des hymnes de l'Eglise, dit M. Duval, est de deux genres : 1° le rhythme artificiel pratique; 2° le rhythme naturel. Dans le rhythme pratique, rhythme du vé- rilable vers antique, rhythme qui a pour élément la quan- tité des syllabes, on tient surtout compte de l'accent métri- que, de Yarsis et de la ihesis (élévation et abaissement de la voix), sans cependant négliger dans la déclamation l'ac- cent du langage , autrement appelé accent tonique Il n'est pas toujours facile au compositeur de plier sa mélo- die aux exigences de ce nec plus ultra, d'un débit exquis faisant sentir les deux accents a la fois. Voila pourquoi on permet généralement à l'artiste musicien de négliger l'ac- cent tonique, et de faire observer-seulement l'accent métri- que par la bonne disposition des temps forts et des temps faibles de la mesure musicale. Dans YO gloriosa et le Veni Creator, que j'offre ici au public, j'ai voulu m'astreindre à faire sentir à la fois les deux accents.... « Il y a ensuite le rhythme naturel, usité surtout dans les proses du moyen âge et dans quelque hymnes, telles que Ave, maris Stella. Ce rhythme n'est autre chose que l'ordre dans lequel se suivent les syllabes toniquement accentuées et non accentuées. Il n'y est tenu compte que de l'accent du lan- gage; la quantité n'y entre pour rien Dans ce rhythme, les poètes du moyen âge ont composé des strophes iambi- ques, drochaïques, dactyliques, h l'imitation des anciens ; seulement ils n'avaient aucun égard h la quantité des sylla- bes, et l'accent tonique seul servait de base à la versifica- tion. Ceci paraît au premier coup-d'œil, rendre la lâche du musicien beaucoup plus facile, puisqu'il n'a qu'à faire tom- ber l'accent tonique des paroles sur les temps forts de la mesure, malheureusement, il arrive quelquefois que le poète n'a pas bien exactement observé la loi constitutive des morceaux de ce genre....... Le temps fort se présente