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ONE NOCE. 147 éclaboussées par une toilette exagérée, ni tenues à trop peu d'honneur par l'affectation d'un négligé protecteur. — Quelle charmante toilette , Louise ! ne put s'empêcher de dire Frédéric. — Avec celte toilette lu, mon cousin, je serai certainement la plus mal mise de toutes. — Comment ! comment ! dit M. Girard , en posant son journal. Ceci, fillette, me paraît être une épigramme 5 mon adresse. Ne choisis-tu pas toi-même tout ce qu'il te plaît ? — Le journal n'est donc pas intéressant ce malin , cher père, que vous ne le suivez qu'à demi ? Je veux dire que je serai effacée par l'éclat des riches costumes maçonnais. Mais tâchez, je vous prie, de prendre goût à votre lecture ; j'ai à causer avec Frédéric, et je ne voudrais pas que vous entendis- siez noire conversation. — Très-bien, répondit gravement M. Girard, je vous obéis, ma fille. Je vois justement à la seconde page une proclama- tion du président Lincoln qui remplit cinq grandes colonnes ; vous avez donc le temps de dire bien des secrets avant que je n'aie jugé la question américaine. Causez donc, causez, adieu, je m'embarque. — Frédéric, dit Louise en venant s'asseoir dans un fau- teuil auprès du jeune homme , je vous en voulais hier assez pour n'avoir pu me décider à rentrer au salon en venant de chez cette bonne famille de paysans où l'on vous a aimé comme on m'aime encore, el où l'on se fait un deuil de vous voir changé, après s'être fait un bonheur de vous attendre. — Et maintenant, répondit Frédéric , m'avez-vous par- donné? — Quoi ! vous ne cherchez pas même à vous excuser !.... c'est là du moins de la franchise. — M'excuser serait trop facile. Je n'ai eu qu'un tort véri- table, c'est de vous avoir déplu, et la conscience de ce tort a