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148 ONE NOCE. suffi pour me tenir éveillé toute la nuit ; aussi j'avais hâte d'obtenir un pardon complet. Voyons ! daignez-vous m'ac- cepter pour chevalier, puisque c'est le terme dont on se sert ici ? Refusez-vous d'être ma dame pour un jour, quand vous m'avez déjà gracieusement permis de vous consacrer toutes mes pensées? — Il ne s'agit de moi que fort secondairement, Frédéric, dit Louise en détournant les yeux. 11 n'est plus temps de re- venir sur les choses décidées. Voici seulement ce que je tenais à vous dire : J'ignorais que le hasard vous ferait rencontrer le père Fontaine, car nous ne vous attendions qu'au train de cinq heures; j'ignorais par conséquent que notre projet dût vous déplaire, aussi avais-je compté sur vous, et vous avaisje mis d'un petit complot. — Avec vous , Louise, quel bonheur ! Et ne puis-je plus en être? — A une seule condition, mais à une condition expresse. — Toutes celles que vous voudrez. — Engagez-vous donc à m'obéir en tout, et à prendre la responsabilité d'une surprise que je désire causer à quelqu'un sans qu'on puisse me l'attribuer. — Je ne vous comprends pas. Que résultera-t-il de mon consentement? — Il en résultera que le père Fontaine, convaincu qu'il s'est trompé, viendra vous prier, avec instance, de venir à la noce; par conséquent vous ne me quitterez pas de la jour- née; enfin si tout ceci ne suffisait pas pour vous engager, sachez que vous m'obligerez. — Et voilà ce qu'il fallait dire tout d'abord , cher Louise. J'accepte, j'accepte, dit le jeune homme. — Je prends acte de votre parole et je m'explique, répon- dit-elle en se levant. Louise alla prendre sur un meuble le petit carton verl a p -