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142                         UNE NOCE.

 nutes. Tu es de fête demain, tu vas à la noce, et tu es garçon
 d'honneur avec Louise.
    — Avec Louise! c'était avec elle! s'écria Frédéric; mais
 tout cela m'a été mal expliqué, je n'ai pas compris, le père
 Fontaine a été trop prompt à
    —Que dis-tu donc là! tu ne sais rien, puis tu sais tout' Je
crois te surprendre, et c'est toi qui m'intrigues ! Qu'y a-t-il
 donc?
    En ce moment, ils entraient au salon où ils trouvèrent Louise
qui accompagnait le père Fonlaine jusqu'à la porte du vesti-
bule. Louise les vit, mais elle poursuivi Isa phrase commencée
et dit au tisserand:
    — C'est donc bien entendu; puisque mon cousin ne peut
être mon chevalier, je choisis à sa place votre second fils Jean-
Marie. Adieu donc, père Fontaine, et 5 ce soir pour les livrées.
    Louise, après avoir dit ces mots d'un ton ferme quoique
attristé, quitta le salon avec le père Fonlaine, laissant son père
souriant et surpris, et Frédéric mécontent de sa maladresse.
    — Ce n'est pas sérieux, dit-il enfin dès que sa vive conlra-
riélé lui permit d'articuler distinctement quelques paroles;
Louise ne se montrera pas dans le village au bras d'un pay-
san ; elle ne dansera pas toute la soirée avec lui pour me pu-
nir d'un refus causé par un malentendu.— Vous ne permet-
triez pas d'ailleurs une chose semblable.
    —Mon cher Frédéric, mafillea vingt ans; j'ai l'orgueil ou la
faiblesse de la trouver fort raisonnable ; elle n'annonce jamais
que ce qu'elle est décidée à faire, et si elle veut passer la jour-
née avec ces braves gens, je n'y trouverai rien à redire. Je
lui donne souvent des conseils, mais jamais des ordres.
   — Mais enfin, de son propre aveu, elle m'avait choisi.
   — Ah! ceci est une affaire entre elle et toi, mon neveu;
plaide toi-même ta cause ; c'est ton métier d'avocat et d'amou-
reux.