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                             JEHAN PERRÉAL.                            127

            JEHAN PERREAL, PEINTRE ET POÈTE.


                                    I.

   Nous allons voir dans les ystoires et aultres joyeusetés,
comme on disait au XVI e siècle, la part importante que Jehan
de Paris acquit dans la conception et l'organisation de ces
divertissements si fréquents à Lyon, et si goûtés par le peuple
sous leurs formes diverses.
   On représentait habituellement, devant la foule, le mystère
de la Passion de Jésus-Christ; on y jouait le drame de la vie
de sainte Catherine et bien d'autres scènes tirées de la Vie des
Saints.
   Le Consulat permit même de bâtir un théâtre aux Terreaux,
et un autre dans les fossés de la Lanterne, pour y faire jouer
le mystère de saint Nicolas de Tolenlin, parles Augustins (1).
   Il prêtait aux acteurs les décors qui avaient servi aux e n -
trées solennelles des rois dans la ville. On lit dans l'intéres-
sante notice de M. Péricaud (Antoine), sur Charlesde Bourbon,
archevêque de Lyon, que le 19 juin 1486, lors de la visite à
Lyon, de Jeanne de Bourbon, épouse de Jean de Châlons,
prince d'Orange, le prélat sollicita du consulat de la ville,
une somme à l'effet de fourn-ir aux frais d'une représentation
du mystère delà Passion qu'il désirait offrir à sa sœur. Les
échevins répondirent que : Quoique la ville n'eust point, pour
« le moment, de deniers communs, et qu'elle fus! surchargée

   (1) Saint Nicolas de Tolentin était en grande, vénération à Lyon et à
Bourg, à cause du pouvoir qu'on lui attribuait de guérir la fièvre.
   On distribue, encore aujourd'hui, des petits pains qui portent le nom de
saint Nicolas, dans le but de préserver de la lièvre ceux qui les mangent.
   Cette distribution a lieu, le 10 septembre de chaque année, à la messe
ou aux vêpres dites à l'église de Brou.