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DE LA PRETENDUE RÉFUTATION DU VOYAGE DE S. PAUL EN ESPAGNE, ET DE SON PASSAGE A LYON. (2 e article). Ridieulum est, et satis ab'ominabile, dedecns ut Traditiones, quas antiquitiùs ; - a patribus suscepimus, mfriugi, patiamur. (Lettre du pape S. Nicolas-le.-Grand à Hincraar). Le paléographe a voulu essayer de se relever de l'échec que lui a fait éprouver notre réponse ; il n'aura réussi qu'à se faire appliquer cette qua- lification fort juste : perroquet de Tillemont. La nouvelle attaque de notre contradicteur accuse en effet l'adoption du coupable autant qu'absurde système du janséniste susnommé, système que la vraie science historique a depuis longtemps percé à jour. Nous ne sau- rions prendre une à une les sottises renfermées dans sa diatribe, elles exi- geraient un volume. Mais le petit nombre de chefs auxquels nous répon- drons aujourd'hui, su0ira pour démontrer au plus prévenu que le paléo- graphe n'a qu'une chose à faire, c'est de retourner à l'école. El d'abord, le voyage de saint Paul en Espagne, d'où découle son pas- sage à Lyon. Quelles sont les autorités qui se prononcent pour ce voyage? De nombreux Pères de l'Eglise, parmi lesquels saint Clément, coadjuteur de saint Paul lui-même, un témoin oculaire par conséquent ; est-ce que cette affirmation écrite n'est pas d'une certitude absolue ? Saint Jean Chrysostdme atteste le voyage de saint Paul en six endroits divers ; puis c'est Théodoret. Saint Jérôme n'a pas moins de cinq textes formels sur le même point : ne sont-ce point là des esprits sérieux, et annihiler ces assertions comme vingt autres de plusieurs Pères, n'est-ce pas de la démence, sinon de l'effronterie ? Le contradicteur se rabat sur un texta du pape Gélase, que nous avons cité, en établissan't qu'il est contre lui; mais de son côté, il s'est prudemment gardé de faire la même citation ; il a préféré torturer deux lignes pour en forcer la signification. Du reste, Baronius (an 61), prouve hautement que le pas- sage de saint Gélase n*S aucune force contre le voyage de saint Paul. La Glose, qui fait autorité en cette matière, l'explique dans le sens que nous lui avons donné. Saint Thomas d'Aquin, dans son commentaire sur le quinzième chapitre de l'Epître aux Romains, envisage ce texte dans le même esprit, malgré le paléographe, qui là veut trouver un argument en sa faveur. Mais s'il ose ainsi se cacher, par une fraude, der- rière l'Ange de l'Ecole, nous ne ferons que tourner quelques feuillets, et, au chapitre II du Commentaire sur l'épîlre aqx Galates , le même doc- teur a écrit : « Saint Paul appelle sa prédication une course, à cause de la vélocité de sa doctrine!, parce qu'en peu de temps il prêcha l'Evangile de Jérusalem jusqu'en Illyrie , et même jusqu'en Espagne (1). «Est-ce clair, et l'étrange critique niera-t-il l'authenticité du document , que d'ailleurs nous avons déjà publié.'' Prétendre maintenant, avec ce fou de Tillemont, que saint Paul n'aurait pu prêcher en Espagne au plus que quelques mois de l'année 63, c'est nier de parti pris ou bien ne savoir ce que l'on avance. Le paléographe accorde cependant 18 mois à la route de feu de l'Apôtre, de, 63à l'automne de 64. De cela il n'a de preuves aucune, selon son habitude ; mais tenons-lui (1) Voeatprœdicationem suam cursum, propter velocitatem suœ doctrines, quia in modico tempore, à Hierusatem ad lllyricum usque, et usquein His- paniam prœvocavit Evangelium.