Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                          L'HOMME FOSSILE                          83

 cette découverte; de sérieuses disputes s'élevèrent entre quelques
 écrivains ; plusieurs mêmes assurèrent que Teutobochus, qui
 avait vingt-cinq pieds de longueur, sur dix de largeur aux épaules
 (la circonférence de la tête était de buit pieds), avait été tué dans
la plaine d'Upie et de Montmeyran (Drôme).
    Mais l'on sait que les Teutons, venus à peu-près 600 ans avant
notre ère, dans ces pays que les Romains appelèrent la Germanie
etlaBatavie, aujourd'hui l'Allemagne et la Hollande, reparurent
l'an 98 avant J . - C . , à la suite d'un tremblement de terre , par
suite duquel la mer, sortie de son lit, couvrit une partie du rivage
qu'ils habitaient.
   Teutobokhe est leur roi. — Sa force, sa stature tiennent du
prodige ; il franchit d'un saut six chevaux rangés de front. Qua-
lernos senosque equos transilire solilus,.dit florus.
   La masse qu'il conduit arrive sur l'Elbe, et, de là, au Danube.
   Après trois ans de marche et de combats, les Teutons pénètrent
dans l'Helvétie. Ils envahissent les Gaules et y battent les Ro-
mains pendant plusieurs années.—Enfin, ils marchent à la con-
quête de Rome elle-même ; mais l'an 101 avant J . - C , ils rencon-
trent Marius, non loin d'Aix, en Provence. Dans une bataille m é -
morable , ils sont détruits. Teutobokhe est du petit nombre de
ceux échappés au massacre. Saisi par un peuple allié des Ro-
mains, livré à Marius, il orne le triomphe du vainqueur, et meurt
captif.
   Après t o u t , cette histoire est peut-être aussi véridique que le
rapport que le maréchal de Villars dictait à un secrétaire sur un
combat qui venait de se donner entre un gros détachement de
son armée et un corps qui faisait partie de celle des ennemis, et
dans lequel les Français avaient eu tout l'avantage.
   Après avoir dit au commencement de cette relation que le dé-
tachement des ennemis était de trois mille hommes, il disait à la
fin qu'on en avait tué quatre mille. Le secrétaire lui ayant fait
remarquer cette erreur de calcul : — Tu as raison , dit le maré-
chal, mets qu'on en a tué deux mille cinq cents.
   Ceci cependant est encore de l'histoire.
                                              Léon GONTIER.