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SAINT AVITE. Ce prodige nouveau venait d'être tracé, Quand soudain cette argile insensible et fangeuse Se transforme et se change en une chair moelleuse. Le sang impétueux, de ses riches torrents," Empourpre et fait enfler les vaisseaux transparents; Une douce rougeur embellit et colore Ce front inanimé, ces membres froids encore, Qui, pour sortir enfin d'une lourde torpeur, N'attendent que l'élan du principe moteur. Cependant l'Eternel sur son œuvre s'incline, Puis il laisse exhaler de sa bouche divine Ce souffle créateur qui commande au néant ; L'Homme aspire ce souffle et s'anime à l'instant. Adam ouvre les yeux ; sur son noble visage Brille du Dieu vivant la ravissante image. Il admire du jour l'astre majestueux ; Il se lève : à ses pieds quel tableau somptueux ! La nature empressée étale ses merveilles, Le murmure des airs vient frapper ses oreilles : Il regarde, il écoute; il sent battre son cœur; Tout palpitant d'espoir, enivré de bonheur, Sentant pour bénir Dieu ses lèvres impuissantes, Il lève vers le ciel ses mains reconnaissantes. V. DE LAGREVOL.