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          LA COLONNE DU MÉRIDIEN



I . Les cadrans solaires. — II. Érection de la colonne. — III. Gabriel
    Bugniet, architecte, — IV. Clément Jayet, sculpteur. — V. Histoire de
    la colonne. — VI. Enlèvement de la colonne.



                                   I.


    Je viens rappeler à la mémoire des habitants de Lyon un
monument dont le souvenir matériel a été complètement
 effacé : je parle de la colonne qui ornait la place des Corde-
 Iiers, et servait de méridien à une époque où les horloges
se réglaient au temps vrai, et non pas au temps moyen. Celte
colonne avait donc un double but d'embellissement et d'u-
tilité, car c'est en 1816 seulement qu'on a commencé à ré-
gler au temps moyen. On se souvient encore qu'à Paris, au
Palais-Royal, un petit canon soumis à l'action concentrée
des rayons solaires, partait juste au moment du passage du
soleil au méridien, afin d'avertir les promeneurs de régler
leurs montres. L'usage de celle détonation a eu lieu très-
longtemps après l'introduction du temps moyen dans la
réglementation des horloges, et il m'a été affirmé qu'on
l'entendait encore en 1833.
    Telle était l'utilité des cadrans solaires, que chaque maison
de campagne avait le sien, et que l'étude de la ghomonique,
aujourd'hui cultivée seulement pour la curiosité, entrait dans
la, pratique de l'enseignement. Je vais donc rappeler aux
hommes de mon âge, qui ont pu l'oublier, et apprendre Ã