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16 SAINT AV1TE. Aux membres protégés sous sa vivante écorce, Avec le sentiment, distribuera la force. Puis l'Eternel construit ce tronc large et bombé, Gracieux en sa forme et mollement galbé ; Il arrondit les flancs, il dispose le buste Et de chaque côté suspend un bras robuste. Tantôt souples, tantôt raides comme l'airain. Les deux bras sont armés d'une puissante main, Qui se brise en anneaux, se ferme, se redresse, Se durcit, se détend, saisit avec adresse. La moelle du cerveau s'allonge dans les os, Par un canal creusé dans l'épine du dos ; De vertèbres formé cet arbre de la vie, Comme un ressort d'acier,se relève ou se plie, Il soutient sur deux rangs l'élastique cloison, Qui renferme le cœur, l'estomac, le poumon: Le cœur, qui poussera, par des routes certaines, Dans le corps réchauffé ses bouillantes fontaines ; L'estomac dont l'ardeur fondra les aliments, Pour y puiser du sang les féconds éléments ; Le poumon délicat, étonnante machine, Qui, toujours haletant dans la vaste poitrine, Tour à tour dilaté, tour à tour resserré, Aspirera les flots du liquide éthéré, Et puis exhalera de ses mille alvéoles Son souffle harmonieux en vibrantes paroles. Ensuite, combinant, en deux membres égaux, , La souplesse des nerfs, la fermeté des os, Sur un double pilier, plein de force et de grâce, Du tronc équilibre Dieu soulève la masse : Il veut que ce limon, par ses mains mesuré, Puisse fouler le sol d'un pas noble, assuré, Et qu'un sublime port, une démarche fière Marquent en lui le Roi de la nature entière. Par la main du Très-Haut, dans un limon glacé,