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                              BIBLIOGRAPHIE.                              565
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 de Saint - Clément. Voici ce que dit à ce propos M. Sirand :
    « On le sait, l'habitant de la Bresse a des saints pour tous
 les maux, pour toutes les choses de la vie, et, le dirai-je, pour les
 animaux domestiques qu'il élève et nourrit! Nous pouvons le
 répéter, si l'esprit du siècle a soufflé quelque peu sur ces
 intelligences bonnes et croyantes, il en reste encore beaucoup
 qu'il n'a point atteintes et qu'il ne souillera jamais? Non, jamais,
 car l'esprit du mal ne l'emportera pas sur celui du bien, quels
 que soient les efforts des méchants (1) !
    « Il y a peu d'années encore, les visiteurs se prosternaient
 devant une ou deux grosses pierres qu'ils regardaient comme
les glorieux restes de la chapelle de Saint-Clément; ils venaient
prier, surtout pour leurs petits enfants dont rien n'apaisait les
cris à la maison ; puis grattant ces pierres pour en retirer un
peu de poussière à l'aide de la pointe d'un couteau, ils empor-
taient, pleins de confiance, cette poudre inoffensive, la faisaient
avaler à l'enfant dont les cris cessaient alors, et dont les dents à
naître, seule cause de ses cris peut-être, perçaient plus vives.
Profitable ou non, le voyage à Saint-Clément se continue encore
aujourd'hui ; c'est en vainque, pour détourner les pèlerins et les
éloigner de leurs vignes trop souvent envahies, les propriétaires
ont enlevé les pierres vénérées ; nos bons Bressans s'obstii^ 1
toujours à venir au même lieu et prient, à défaut des pierres de
la chapelle, au pied de deux bornes qui se touchent et qui séparent
deux champs voisins. Nous les avons contemplées, ces bornes,
avec une certaine émotion, et ce n'est pas sans un sentiment de
respect pour la foi solide de nos campagnards que notre œil s'est
fixé sur plusieurs trous coniques faits avec la pointe du couteau
pour enlever à ces dieux termes, récemment placés là, un peu
de leur dure enveloppe. Ces pierres sont en calcaire très-solide,



   (1) Il existe, dans l'église de Curlafend, un tableau de saint Clair, où le
saint qu'on invoquait pour la vue est représenté aveugle et tenant ses
yeux dans un plat ! Cette imagination du peintre est un peu outrée et d'un
goùl plus que douteux!...