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566 BIBLIOGRAPHIE. et ce n'est qu'à grand/peine qu'on doit les entamer ; mais enfin les trous sont là qui expriment bien mieux que toutes nos paroles ce que rappellent de pieuse et d'antique vénération ces bornes respectables, bien faites pour étonner par leur pouvoir secret et dont l'aspect fait naître des réflexions profondes ! « Ainsi donc, que la main de l'homme révolutionnaire abatte nos murs sacrés ; que le temps en recouvre les débris ; qu'un propriétaire même, gêné par d'importuns visiteurs, enlève jusqu'aux dernières traces du sanctuaire, il ne leur est pas donné d'éteindre la foi dans les cœurs. Malgré eux, elle subsiste et se transmet, au besoin, par la famille, cette terre sacrée que des novateurs hébétés voudraient profaner encore ! Le souvenir du bienfait apporté par un père ou par une mère implorant en pèlerinage un saint patron, survit à tous les âges et se per- pétue par l'homme, ou bien par celui à qui on fit la narration d'un pieux voyage ! « Saint Clément de Namary, comme on le voit, fut en grande vénération pour apaiser la douleur et les cris des petits enfants. Mais si nous en croyons cette môme tradition qui obtenait notre assentiment il n'y a qu'un instant, un autre saint florissait encore dans cette chapelle. En vérité je n'ose prononcer son n§*n, celui du moins qui se traduit en langage populaire ! Je laisserai parler mon conducteur local. M'ayant proposé de me montrer saint Pissereux à Namary même, gisant dans un buisson, j'acceptai avec empressement, et chemin faisant, mon indicateur m'expliqua comme quoi le saint en question était encore l'objet des intercessions des gens trop brefs à uriner. Mais quel nom, en vérité, c'est à n'y pas croire ! Et pourtant rien n'est plus vrai que ce culte particulier. Ah ! si le saint rend encore la liberté aux organes rebelles, ce dont je ne doute nullement, de quels vœux ardents ne doit-il pas être assiégé, car il n'est pas de mal plus cruel que celui qui obstrue nos canaux excrétoires ! Bon saint Pissereux, je te supplie à mon tour pour l'avenir ! J'ai visité le réduit obscur où reposait ta statue mutilée , mais sans la retrouver. Aussi empressé, cepen- dant, de suivre tes traces que les nombreux fidèles qui viennent