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136 ROME EN 1853. via Appia et la via Ardeatina, avaient été visitées au XVIIe siècle par Antoine Bosio, dont on a un ouvrage sur ce sujet, et qui avait même inscrit son nom sur leurs voûtes. Depuis cette époque, elles étaient restées presque abandonnées. M. le cheva- lier de Rossi qui, bien que jeune encore, est l'un des antiquaires les plus distingués de Rome, a entrepris de les déblayer. l i a retrouvé le grand et bel escalier par lequel les premiers chrétiens y descendaient. De nombreux tombeaux, des cryptes et des cha- pelles souterraines ornées de peintures qui remontent aux pre- miers temps du christianisme, tels sont les objets que j'ai eu le bonheur d'apprendre à connaître sous l'habile direction de M. de Rossi, qui avait réuni une société d'apprentis antiquaires pour les initier aux mystères de la Nécropolis chrétienne. La régula- rité qui règne dans ces demeures souterraines à plusieurs étages superposés , nous a convaincus qu'elles ont été établies d'après un plan arrêté d'avance, et que, du moins pour ces catacombes, il était impossible de supposer qu'elles eussent été creusées au hasard pour en extraire le ciment connu sous le nom de pouz- zolane. La roche dans laquelle elles sont pratiquées est fort tendre et de formation volcanique ; on la désigne à Rome sous le nom de tufo. Le Gouvernement n'est pas le seul qui s'occupe de fouilles : il semble que l'impulsion qu'il a donnée ait réagi sur les parti- culiers. En 1845, j'avais visité près de la Porte Saint-Sébastien, et non loin du tombeau des Scipions, un Columbarium conte- nant les cendres des affranchis de la maison d'Auguste et de Tibère. J'en ai trouvé un second tout près du premier, qu'il surpasse peut-être aux yeux de l'antiquaire. On y descend par un escalier antique extrêmement rapide, et dont les marches ont un pied de hauteur. On en a extrait une foule d'inscriptions qui se trouvent aujourd'hui encastrées dans les murs extérieurs qu'on a construits pour supporter un toit et abriter ce monument pré- cieux. Mais ce qui m'a le plus surpris, c'est de voir, à quelques pas de ce Columbarium, de nombreux ouvriers occupés à en déblayer deux autres qui promettent aussi une ample collection d'objets d'antiquité. On doit se féliciter de ce que l'intérêt parti-