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396 F.-R. DE LA MENNAIS. gueillir. Nous avons pu voir l'un et l'autre système à l'épreuve, et suivre l'expérience qui a fait justice de tous deux. En effet, telle fut la force d'un faux principe, rigoureusement appliqué, qu'on vit, dès lors, ce glorieux champion de la foi catholique et de la foi monarchique , déserter peu-à -peu cette double cause , et se trouver enfin un jour, autant à sa surprise sans doute qu'à la surprise universelle , dans les rangs de la foule insurgée de leurs plus farouches ennemis. « Nul moyen de s'arrêter, a-t-il dit lui-même ; le principe entraîne ; et plus l'esprit a de vigueur et de rectitude , plus il s'égare (1). » Or, comme il venait de démontrer l'ordre philosophique ; ainsi il allait être entraîné à démontrer l'ordre religieux et l'ordre politique lui-même. Il allait, en d'autres termes , prendre ses tendances les plus irrésistibles vers ces opinions communes qui, loin d'être l'expression de vérités générales, ne sont, le plus souvent, que les formules triviales de l'ignorance, quand elles ne sont pas les hypocrites prétextes de l'envie; car les fausses po- litiques et les fausses religions ne sont jamais que les consé- quences de quelque fausse philosophie, de même que la bonne philosophie et la bonne politique ne sont que l'expansion scien- tifique et pratique de la seule vraie Religion. Si le temps et les documents nous manquent pour faire res- sortir ces allégations d'un historique détaillé de cette vie, nous en avons, du moins, assez pour signaler, à ce point de vue, ses plus grandes époques, ses péripéties les plus critiques. Ainsi, lorsque l'Église crut de son devoir de mettre ses sévéri- tés en travers des doctrines de cet homme, — sévérités, disons- le en passant, d'autant plus admirables en elle qu'elle les faisait tomber sur un homme qu'elle avait jusque là chéri comme son défenseur, son défenseur jusqu'à l'excès, — on le vit s'insurger (1) Essai sur l'Inâiff. I«r vol. , p. 479.