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252 DE LA VILLE DE VIENNE. notaire royal du Pont-Saint-Esprit. Je suis sûr que ces répré- sentations ne se donnaient pas toujours dans les églises et dans les monastères, et il est fort à présumer que les échafau- dages se dressaient quelquefois sur l'emplacement du prosce- nium , ce qui arrivait à Arles , Bourges , Poitiers , Saumur ; villes où , comme à Vienne , il y avait des ruines de cirques et d'amphithéâtres antiques. Les Mystères étaient presque toujours précédés d'un pro- logue dans le genre de celui-ci : Au limbe nous commencerons Et puis après nous traiterons La haultainc narracion Pour venir à la Passion De notre saulveur Jesus-Crist. Si vous prions , seigneurs et dames , Conjointement hommes et femmes , Que silence veuillez garder Et brief nous verrez procéder. Singulières représentations , dans lesquellesfiguraientjus- qu'à cinq cents acteurs prêtres et laïques, et qui étaient or- dinairement interrompues par un sermon, un Te Deum , ou par le Magnificat. En 1563 , Charles IX vint à Vienne et se dirigea un peu plus loin, jusqu'au château de Roussillon. C'est là qu'il rendit cette fameuse ordonnance qui fixa au premier janvier le commencement de l'année , que l'usage avait mis au samedi saint avant Pâques. Par une bizarre coïncidence les deux faits saillants de cette période de l'histoire de Vienne se rattachent aux actes de deux princes qui ont assumé sur leur tête une res- ponsabilité devant Dieu et devant les hommes : Philippe—le— Bel, couvert du sang des Templiers , et Charles IX, qui de- vait plus tard donner le signal du massacre de ses sujets pro- testants.