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                             BIBLIOGRAPHIE.                                483
   Un philosophe chrétien, M. d'Eckstein, dit très-Lien que la
sainteté elle-même est parfois accablée sous le poids de l'huma-
nité. Pour reconnaître dans Louis IX le grand saint et le grand
roi, est-il donc nécessaire de tout louer en lui, jusqu'à la loi qui
ordonne de percer d'un fer brûlant la langue du blasphémateur?
   M. d'Eckstein applique sa remarque à la longue lutte delà pa-
pauté contre l'empire , lutte qui a rempli toute l'histoire de
l'Europe au moyen-âge et qui a tenu une grande part dans
celle de la France. Les vues personnelles et ambitieuses, les
passions, les crimes, mais quelquefois aussi les hautes inspira-
tions morales s'y signalèrent des deux côtés. Les historiens ont,

(c et Chlodomir. Que je ne me repente pas leur dit-elle de vous avoir tous
« aimes ; vengez la mort de mes parents. Aussitôt les trois rois attaquent
« Sigismond, successeur de Gondebaud... vaincu, il est jeté dans un puits
« par ordre de Chlodomir, avec sa femme et ses enfants           Chlodomir est
« tué à Véscronce, ses trois enfants se réfugient auprès de Clotilde et bien-
< tôt se passe une scène atroce, dont nous empruntons les détails à la plume
 c
« naïve et pittoresque de saint Grégoire de Tours. Chloter et, Hildebertfont
< dire à Clotilde : envoie-nous les enfants pour qu'ils soient rois. Et, quand
 (
« ils sont près d'eux, ils mandent Arcadius, seigneur d'Auvergne, qui pré-
ci sente à la reine des ciseaux et une épéc. Reine glorieuse, dit-il, tes lils
« nos seigneurs attendent ce que tu veux faire des enfants : si tu ordonnes
« qu'ils aient les cheveux coupés ou qu'ils soient égorgés. Clotilde éperdue
« s'écrie : Je les aime mieux morts que tondus. Arcadius revient et dit aux
« rois : accomplissez votre dessein, la reine vous approuve. Sur ce, Chloter
« saisit l'aîné par le bras, le jette violemment à terre, lui enfonce son cou-
« teau dans l'aisselle et le tue. Comme il criait, son frère tombeaux pieds
« d'Hildebert, et lui prenant les genoux il dit avec larmes : secours-moi,
« bon père, que je ne meure pas comme mon frère. Hildebert pleurait et
« disait : mon frère accorde - lui la vie et je ferai ce que lu voudras.
« Laisse-le, dit Chloter, ou tu mouras pour lui, Hildebert alors jette l'en-
« fant à Chloter qui lui enfonce son couteau dans le cœur. »
   C'est une sainte qui en invoquant la VENGEANCE, ouvre cette sanglante
tragédie. C'est une sainte qui, avec cette énergie sauvage, livre ses petits fils
au couteau de ses fils plutôt qu'au monastère, et c'est un saint évèque qui
raconte ces événements de son style naïf et pittoresque, comme les faits les
plus naturels, sans charger sa plume d'analhêmes !