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tlf'crolagte. DELAHANTE. Il est des décès qui ne sont pas seulement une perte pour une famille mais pour une ville tout entière. Ainsi peut être considérée la mort de M. Delahante, notre receveur général, qu'une congestion cérébrale vient d'enlever subitement à la tendresse des siens et à l'estime de ses compalriotes. Celle nouvelle douloureuse el inattendue a excité dans Lyon, lors- qu'elle y est parvenue, un émoi général et des regrets si profonds, qu'on aimera à retrouver ici les derniers incidents de cette vie si bien remplie et si fatalement tranchée, alors que tant de jours lui semblaient réservés. Embarqué à Lyon, mercredi 7 juin, à cinq heures du matin, M. Delahante, accompagné d'un domestique, avait entrepris cette excursion pour visiter divers membres de sa famille. A quelques kilomètres de Mâcon, il commença à ressentir les premiers symptômes d'un malaise ; il se leva brusque- ment sur le pont, à la hauteur de Chénas, pour jeter sur la belle propriété qu'il possède dans celte commune un re- gard qui devait être le dernier. Redescendu bientôt dans la chambre, il reprit sa place dans l'angle d'une banquette el tomba peu à peu dans une somnolence qui devint de l'im- mobilité. Malgré l'empressement général el l'emploi de tous les secours auxquels on pouvait recourir, tout fut inutile ; l'apoplexie avait fait une victime. Le corps fut débarqué a Mâcon. Nulle part celle perle ne pouvait être plus doulou- reusement ressentie. Vendredi onl eu lieu ses obsèques, 'foule la population de cette ville y a assisté. Les coins du poêle étaient tenus par M. de Lamartine, M. Ladreyt de la Charrière, préfet, M. de Soullrail, receveur général, et M. le colonel du 43""'. Nous ne pouvons que nous associer