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                            UNE


PROMENADE EN SUISSE
                              ET


           AU LAC MAJEUR
                    (Juillet cl août 1850).




                      L E T T R E IV.

                         A M. D...
                                              2"/ juillet 1850,


   Nous sommes à Thun, mon cher ami, au moment où je
le prends pour mon compagnon de voyage; c'est, dit-on,
une petite ville aimable et gracieuse ; mais, à l'heure où
nous y arrivâmes, elle s'enveloppait des plus épaisses ténè-
bres de la nuit, et le lendemain matin, une brume impéné-
trable la voilait de ses plis flottants qu'à peine pouvaient
percer les créneaux dentelés du donjon antique dont la
masse grisâtre semble se confondre avec, les rochers au mi-
lieu desquels il est bâti.
   Ici commence, à proprement parler, notre excursion dans
l'Oberland ; amarré aux murs mômes de l'hôtel où nous
avions passé la nuit, nous attend un élégant bateau à vapenr
tout étonné, ce semble, de sillonner triomphalement des
contrées abruptes et sauvages où naviguaient seules naguère
quelques pauvres barques, jouets des vents et des flots.