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498              LE LEVER DU SOLEIL EN BRESSE.
      Qu'avec plaisir mes yeux s'arrêtent sur Nivigne, (!)
      Nivigne, lieu désert sans culture et sans vigne,
      Nivigne qui conserve un cratère béant
      Et qui domine au loin de son front de géant,
      Des plaines, au couchant, et des forêts de chênes,
      Les Alpes, au matin, jusqu'aux lointaines chaînes !


      Cependant le soleil dépasse l'horizon
      Et de ses premiers feux inonde le gazon ;
      Au gai chant des oiseaux la campagne s'éveille ;
      Le laboureur reprend ses travaux de la veille.
      Oh ! que la Bresse alors est belle ! que ses champs,
      Que ses prés, que ses bois ont d'aspects attachants !
      Tout est vert et riant ! là, de fraîches vallées,
      Des coteaux gracieux, des fermes isolées;
      Ici, de longs plateaux tout couverts de sillons,
      Et de jolis sentiers à l'ombre des buissons ;
      Plus loin, d'épais taillis où le lièvre se gîte;
      Ailleurs, sous les bouleaux qu'un léger souffle agite,
      Des génisses paissant par les genêts fleuris
      Et de joyeux bergers poussant de joyeux cris.


      0 quel enchantement de voir cette verdure,
      Ces bouquets de sapins qui bravent la froidure,
      Ces jardins et ces fleurs, cet ensemble confus
      De bois lointains, de prés et de saules touffus,
      Enfin ces beaux tilleuls dont les vastes ramures
      Aux bruits de la cité vont mêler leurs murmures !
      Quel bonheur de sentir le souffle matinal,


  (1) La plus bautc montagne du Revermonl. Sa nature volcanique est
mentionnée dans la Statistique de l'Ain, page 189. Au milieu des bois qui
en couronnent la cime, il existe un gouffre large et profond. La neige
qui tombe sur son orifice fond plus tôt qu'ailleurs, disent les gens du pays.