Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                          BIBLIOGRAPHIE.                         479

pesanteur qui nous attache à la terre. Collectivement, dans cha-
que peuple, membre de l'humanité, et dans l'humanité entière,
nous présentons le même spectacle. Partout où l'élément chré-
tien a pénétré, là s'est implanté le germe du progrès, mais il y
est avec le mélange des erreurs et des passions humaines que sa
mission est de dissiper et de combattre. C'est ce que signifie l'idée
et le mot de progrès qui sont particuliers à la civilisation chré-
tienne.
   On a dit justement que l'histoire est à refaire, mais il faut dire
plus : l'histoire est à refaire, pour nous aujourd'hui, comme
celle que nous faisons, sera à refaire pour les générations qui
suivront la nôtre, parce qu'en se retournant, elles envisagent le
passé du point plus élevé où elles seront parvenues. Ce n'est pas
à dire toutefois que les travaux historiques de nos pères sont dé-
pourvus pour nous d'utilité et que les nôtres seront pour nos
descendants sans valeur. Bien loin de là, les travaux histori-
ques exécutés à chaque étape de l'humanité sont des monuments
qui en signalent la marche ; sans eux, nous ne verrions en arrière
que ténèbres et notre route même nous serait inconnue, car nos
progrès sont nécessairement enchaînés à ceux qui ont été obte-
nus avant nous. La lumière se projeté en avant, mais son point
de départ est au commencement de la voie. Comment l'homme
collectif qui s'appelle humanité pourrait-il savoir où il doit aller,
s'il ne savait d'où il vient et quel chemin il a parcouru ?
   M. Georges Gandy a entrepris de refaire l'histoire de France
du haut d'une idée, de l'idée catholique. On doit applaudir, à
mon avis, à cette hardiesse de l'esprit qui conçoit nettement un
grand projet et l'exécute résolument. Nous aimons la littérature
qui a un but et nous ne nous effrayons pas du mot de système ;
car tout système c'est l'unité. Et à quelle unité plus féconde et
plus inspiratrice M. Gandy pouvait-il rallier ses recherches, et
ses études qu'à celle qui domine et comprend toutes les facultés,
les puissances, et les formes individuelles et sociales ?
   Malheureusement, M. Gandy s'est égaré à la suite d'une école
qui en niant la liberté, âme et essence du christianisme, nie en
même temps et par là même le progrès chrétien dont cette liberté