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CLARET DE FLEURIEU. 443 commandant de sa compagnie , jugeant qu'il emploieroit plus utilement son temps dans son cabinet, le dispensa de venir aux écoles. Il mil à profit celte liberté pour augmenter ses connaissances mathématiques et les employer utilement aux objets relatifs à la marine , en même temps qu'il continuoit à se livrer à son goût pour la littérature et les beaux-arts et qu'il éludioit les langues étrangères. A l'âge de vingt ans, il fut reçu membre d'une académie. La guerre de 1756 , pendant laquelle il fut constamment à la mer et assista à plusieurs combats, ne suspendant point ses travaux ordinaires. Il y consacra tous les moments dont son service et ses devoirs lui permettoient de disposer sur les vais- seaux , soit pendant la navigation, soit dans les séjours en rade. En 1764 , la découverte importante qui avoit été faite en Angleterre, d'un moyen de déterminer les longitudes à la mer par le secours d'une horloge marine , excita son zèle et ses ef- forts. L'utilité de la solution du fameux problême des longi- tudes étoil trop connue de toutes les nations maritimes pour n'être pas sentie d'un marin. Il s'occupa des moyens qui pour- raient en faire jouir sa patrie, et fit à ce sujet de nombreuses recherches qu'il déposa dans un Mémoire qu'il crut devoir adresser au gouvernement. Sur le rapport qui fut fait de ce Mémoire par l'académie des sciences, à l'examen de laquelle il avoit été soumis, le gouvernement l'appella à Paris, à la fin de 1765, et le destina dès-lors à être chargé de l'épreuve qui devoitse faire des horloges marines que le citoyen Ferdinand Berlhoud avoit inventées et qu'il exécutoit pour le service de la France. Le temps qu'exigea l'achèvement de ces machines ne permit pas de s'occuper de leur épreuve avant 1768. Pour mettre le temps h profit et acquérir des connaissances pratiques relatives à la commission dont il devoit être chargé , il fit, avec l'agrément du gouvernement , un cours d'horlo-