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410 LA GUERRE D'ORIENT. Ses vastes régions, étranges, inconnues Blanches sous leur manteau de neiges et de nues, Déroulent l'infini de leur immensité; Et de leurs froids déserts, de leurs steppes glaciales, Les plaines septentrionales Se perdent dans le vague à l'œil épouvanté ! Et, radieux, debout sur la cime lointaine Que forme, en s'étageant, la pyramide humaine De ses sujets rangés par castes de hasard, Seul ayant, dans l'état, droit de penser et d'être, Des corps comme des âmes maître, Pontife et souverain, sur tous plane le Czar. II. D'une telle hauteur la peine est le vertige ! Du pouvoir absolu le mensonger prestige Ne laisse plus l'esprit juger, ni concevoir, Et. pour l'œil enivré par un pouvoir sans borne, Tout obstacle apparaît dans un horizon morne Comme un point qu'on a peine à voir! Oui, l'esprit foudroyé par la toute-puissance, Toi, l'image de Dieu que tout un peuple encense, 0 Czar, tu t'étais dit.- « Mon désir, c'est la loi, « Et, du droit souverain de ma volonté même, « Quand marche vers son but ma puissance suprême, « L'Europe se tait devant moi ! « Et si je veux, fidèle à la loi de ma race, « Aux fastes des aïeux marquant ma noble place, « M'emparer de Stamboul et des mers d'Orient, « Sur la route du monde avançant d'une étape « Au trône byzantin, oriental Satrape, « M'asseoir enfin en souriant.... « Qui peut m'en empêcher? quel pouvoir sur la terre