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              LA GUERRE D'ORIENT.                     411

Entre mon but et moi, jetterait sa barrière ?
L'Europe tomberait sous mon courroux en feu ;
D'innombrables sujets courbent sous ma pensée
Leur âme à m'obéir depuis longtemps dressée
  « Comme au représentant de Dieu.
N'ai-je pas, dans le fond des steppes de l'Asie,
Pour inonder le monde, à mon heure choisie,
Un vaste réservoir de jeunes nations ?
Ne puis-je pas, lâchant mes Kalmouks, mes Tartares,
Vous noyer sous les flots vivants de mes barbares,
  « Vieilles civilisations?
llurrah! Hurrah! allons, barbares, serfs, esclaves,
Des vieux Czars à vos pieds détachant les entraves,
Accourez, en hurlant, des torches à la main.
La grande invasion de nouveau se prépare,
Et, comme aux temps anciens, que le monde barbare,
   > Fonde sur le monde romain.
   <
Foulant sous vos coursiers sa vieillesse inféconde,
Sur le monde broyé vous bâtirez un monde
Ayant pour fondement esclavage et terreur !
Et, sous la main du pope et du Kosak la lame ,
Vous courberez le corps, et vous courberez rame
  « Devant l'orthodoxe Empereur ! »
                        III.
  Non, le Ilot de la barbarie
  Bouillonne en vain ; à sa furie
  L'Europe ne cédera point !
  Etendant son bras tutélaire,
  Verbe de Dieu sur cette terre,
  La France s'est lancée altière ,
  Disant : tu n'iras pas plus loin !
  Tout ce qui sent, tout ce qui pense,
  Tout ce qui de l'intelligence
  Garde sur le front les rayons,