page suivante »
406 BIBLIOGRAPHIE. que sa vie littéraire fût exposée ici même par les soins pieux d'un ami. Nous n'avons rien à ajouter aux pages animées et aux regrets si bien sentis de M. l'abbé Christophe. Nous vouions dire seulement quelques mots au sujet de feuilles détachées, in- sérées à diverses époques dans ce Recueil, et que M. Vingtrinier vient de réunir et de publier à part sous le titre de Mélanges critiques et littéraires. Plusieurs de ces fragments sont consacrés à la vie et aux ou- vrages de Drouet de Maupertuy, auteur d'une histoire de l'église de Vienne; de Salvaing de Boissieu, de Guïchenon. On sait que l'histoire et les historiens de Lyon et des provinces environnan- tes avaient été pour Collombet l'objet d'études très-particulières et qu'il possédait en ce qui les concerne l'érudition la plus va- riée. Il avait une prédilection marquée pour les érudits d'autre- fois avec lesquels on pourrait lui trouver pl«s d'une ressem- blance, car il aimait les recherches pour elles-mêmes, il s'inté- ressait aux moindres particularités de la vie des hommes qui ont conservé ou mérité de conserver une célébrité, et se trouvait heureux d'avoir relevé une erreur dans leur biographie ou dé- couvert quelque pièce ignorée sortie de leur plume. 11 poussait d'autant plus loin la curiosité ordinaire des bibliophiles qu'aucun sujet ne lui était étranger. A cette qualité essentielle et à cette variété de connaissances il joignait un autre genre de mérite. Ce qui frappe le plus, dans quelques morceaux des présents Mélanges, c'est le ton d'honnê- teté qui y règne et le but moral qu'ils se proposent. On sent en les lisant que leur auteur est indépendant, libre de toute attache, qu'il vit même isolé, loin des hommes et des choses, connaissant peu Paris et ne voyant guère Lyon que du fond de son cabinet. Si une telle vie a bien ses périls, si elle ne mûrit pas le jugement d'une manière assez sûre et laisse une place inévitable à la misanthropie, elle a aussi des avantages dont il faut tenir d'au- tant plus de compte qu'ils sont plus rares de nos jours. L'indé- pendance du caractère relève toujours les qualités de l'esprit. L'humeur de quelques jugements un peu durs portés sur les au- teurs contemporains, peut donc être pardonnéc aisément à la