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                              BIBLIOGRAPHIE.                               407

franchise d'un homme qui avait pour système de n'apprécier les
ouvrages littéraires, fût-ce même les chefs-d'œuvre , que par
leur seule moralité.
   Ces réflexions nous sont suggérées par la lecture du fragment
consacré h\' Influence de la littérature sur les mœurs et les opi-
nions depuis 1830 jusqu'à 1850. La censure y est souvent juste
mais un peu morose. Collombet était plus à l'aise dans d'autres
sujets, quand il étudiait, par exemple, les œuvres des Pères ou
qu'il faisait la biographie de quelque prêtre dont la vie s'était
partagée entre la religion et la science. Il jugeait particulière-
ment bien les hommes qui avaient, comme lui, vécu loin du
monde, au milieu des livres, tels que l'abbé Leclerc et le Père
Des Billons, dont le premier fut un bibliophile exercé et le se-
cond un humaniste des plus instruits et des plus ingénieux. Il
peignait avec naturel el simplicité la modestie et la noblesse
de leur existence. 11 comprenait leurs goûts qui étaient en par-
faite conformité avec les siens ; il faisait à merveille les honneurs
de leur érudition, de leur esprit, et, pour tout dire, de leurs
vertus. Son Etude sur Frayssinous présente les mêmes qualités,
bien que la vie de l'évêque d'Hermopolis eût un côté politique
d'une appréciation plus difficile. Il y a un charme réel dans ces
pages éparses, auxquelles l'auteur n'attachait peut-être pas lui-
même une grande importance, mais où, sans le savoir, il faisait
son portrait sous des noms empruntés.
                                   DARESTE DE LA CHAVANNE.


ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DE L'ECONOMIE POLITIQUE DEPUIS LES
   TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU'AU               xvie   SIÈCLE,   par Florent
  LYSEN.     Bruxelles, 1853, in-8.
   Nous venons de lire avec attention et intérêt un volume qui s'adresse
non seulement aux savants et aux penseurs, mais aussi à cette classe nom-
breuse de lecteurs qui, sans être bien profondément initiés aux sccrels de
la philosophie , de l'histoire et de la politique, regardent cependant l'exis-
tence, les progrès et le bonheur de l'humanité comme chose assez sérieuse
pour valoir la peine d'être étudiée. Catholique en religion, nous le croyons,
du moins, mais un peu éclectique dans tout le reste, M. Lysen s'attache à
découvrir ce qu'étaient la religion, la philosophie, la littérature, le commerce
et l'industrie chez les peuples qui ont principalement contribué aux progrès