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BIBLIOGRAPHIE. 40f> Et la cloche mêlait son cantique de mort : Mais bien souvent à l'heure où les défunts se taisent Pour écouter, en haut, les douleurs qui s'apaisent. Je reviens pour pleurer... hélas! mon père y dort... Si je ne voyais plus le clocher du village, Le cimetière en deuil, l'Albarine, sa plage, Ses buissons parfumés et mon tilleul en fleur, Si je ne voyais plus le souris de ma mère, Oh ! le mal du pays, épine bien amère, Déchirerait mon sein... je mourrais de douleur... Non, non, je ne veux pas quitter l'humble chaumine Que le ciel m'a léguée au bord de l'Albarine, Et dont le toit modeste est incliné si bas ; Je no veux pas quitter, comme l'oiseau volage, Mon berceau fait de mousse et le nid du village Caché sous la verdure : oh non ! je ne veux pas ! ! ! Il y a, disons-le pourtant, deux pièces que nous aurions voulu pouvoir retrancher de ce gracieux volume , ce sont celles inti- tulées : l'Emeute et Une tête coupée. Rien que ces titres eussent dû les faire rejeter, si déjà , par la forme et par le fond, elles n'accusaient l'exagération et le mauvais goût d'une école litté- raire déjà bien loin de nous. C'est un cauchemar au milieu des plus aimables rêves. Jamais l'Albarine n'a pu lui murmurer de pareils vers !... Son Égérie, s'il l'eût consultée, aurait emporté dans son cours ces quelques strophes et lui en aurait inspiré bien d'autres plus dignes du gracieux titre de ce recueil, où le sentiment et la poésie marchent unis et se soutiennent comme deux amoureux de vingt ans, deux cœurs faits l'un pour l'autre. Léon BOITEL. MÉLANGES CRITIQUES ET LITTÉRAIRES pal* F . Z. GOLLOMBET. Lyon, imprimerie d'Aimé Vingtrinier, 1853. F. Z. Collombet, l'un des rédacteurs les plus actifs de cette Revue, et l'un des hommes de notre temps dont le dévouement aux lettres a été le plus complet et le plus désintéressé, méritait