page suivante »
404 BIBLIOGRAPHIE. Et dont le toit modeste est incliné si bas : Je ne veux pas quitter, comme l'oiseau volage, Mon berceau fait de mousse et le nid du village Caché sous la verdure ; oh ! non, je ne veux pas ! ! ! Car je garde un trésor caché dans cette enceinte... Je le garde, soigneux, commo une chose sainte, Et mon amour lui voue un culte tout divin : C'est ma mère haletante au couchant de la vie, Avant de s'envoler au ciel qui la convie, S'appuyant sur mon bras pour finir le chemin Car je l'ai vu planter cet arbre solitaire, Couvrant mon chaume entier d'une ombre tulelairc... Il était si petit, si petit le tilleul, Que le moindre zéphir, la plus légère haleine, S'clevant par hasard du milieu de la plaine, Le pliait mollement comme un faible glaïeul. Là je courais, enfant, sous les vertes feuillées, Les pieds sur le gazon, dans les herbes mouillées, Aux buissons demandant un bouquet, une fleur ; Au bord des bois épais je courais, le dimanche, Cueillir, chaque printemps, la première pervenche Pour la poser, joyeux, sur le front de ma sœur. D'ici, ne vois-je pas le clocher du village, Dont le coq tout doré tourne au vent de l'orage Sur sa flèche, grand mât du gothique vaisseau ? La cloche, vase plein de notes infinies, M'inondait autrefois de douces harmonies,. Tandis que je rêvais, couché dans mon berceau. Ne vois-je pas aussi l'enclos, funèbre asile, Où tremble, sur les ifs, le feuillage mobile Que le souffle des morts, la nuit, vient effleurer ? Sur un tertre tout frais que l'herbe couvre à peine, Je vois encor la croix, noire comme l'ébène, Vers le sol triste et froid, se penchant pour pleurer. C'est là qu'un jour je vins... je suivais une bière... L'Église la berçait au chant de sa prière,