page suivante »
368 LES SIRES DE BAGÉ. Mâcon, n'empêcha pas ses successeurs de former des préten- tions sur la seigneurie de Bâgé. Les circonstances devin- rent favorables : Hugues était en bas-âge. Boson, alors sou- verain de la Bresse, aurait i,u le soutenir, mais occupé à défendre ses états et l'Empire , contre Béranger, roi des Lombards, et portant d'ailleurs peu d'intérêt à une sei- gneurie qui, à la faveur d'un hommage stérile, devenait in- dépendante, il l'abandonna à ses propres forces. L'évêque de Mâcon était alors Gérard. Pour appuyer la demande qu'il allait présenter, il s'adressa au roi de France, Louis d'Outre- mer, qui saisit avec empressement l'occasion d'exercer sa souveraineté sur des provinces usurpées par Boson. Le mo- narque français accorda facilement à Gérard une partie du territoire de Bâgé, « comme ayant été démembré » portait la supplique delà manseépiscopale.Ce n'était pas assez d'un litre semblable, dans ce siècle de fer, comme l'appelle Baronius, où les armes décidaient des prétentions. Gérard fit précéder les hostilités d'une demande en restitution, à laquelle il joignit la concession du roi de France. Sa demande fut repoussée. Alors il donna ordre ù ses troupes de passer la Saône et de faire le dégât dans les terres du sire de Bâgé. Elles s'ar- rêtèrent quelques jours sous les murs du château de Saint- Laurent, mais le voyant en état de défense, elles renoncè- rent au projet de l'attaquer. On ne sait précisément où était situé ce château ; Yaulprê le place à l'entrée du Pont et de Laleyssonnière, au nord, à peu de distance de la forêt. Après quelques dévastations commises, les troupes de Gérard allèrent s'embusquer à l'entrée du bois captif, capti- vum netnus, et par corruption nommé dans la suite: bois chétif. Il a été depuis longtemps défriché et changé en cette magnifique prairie sur laquelle se repose si agréablement le regard, depuis la Magdelaine jusqu'à Saint-Laurent. Le bois de Bâgé était au nord.