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* BIBLIOGRAPHIE. 317 sir à prolonger notre rêverie. Rien qu'au premier coup d'œil c'est un fort joli volume que ce livre, tout récemment sorti des presses de M. Aimé Vingtrinier. Du frontispice plein de char- mes nous courons à la table pour choisir celle des pièces de vers par laquelle nous entrerons en communication avec l'au- teur et nous lisons : LE RETOUR DES CENDRES DE NAPOLÉON. LE TOMBEAU DE L'EMPEREUR. LE PRISONNIER DE HAM. LA COLONNE. LE DEUX DÉCEMBRE. LE RETOUR DE L'AIGLE. LE BOUQUET. LE SACRE DE NAPOLÉON lli. STANCES A L'IMPÉRATRICE. LE QUINZE AOÛT. A chacun de ces titres, nos idées ont pris un autre cours. L'humble fleur des champs et des gazons est alors devenue pour nous un emblème politique. Nous sommes dans la réalité des faits. Jugeons donc le poète sans préoccupation de parti, et ne voyons en lui que le souffle lyrique, que le vates, Horace chantant Auguste : Mecœnas atavis édite regibus. Notre muse impériale est jeune encore..... elle ne date que du retour des cendres de l'Empereur. Cette grande réparation faite au plus beau nom des temps modernes aussi bien qu'à la France, fournit à l'auteur un noble début. C'est quelque chose que de trouver des vers sur un pareil sujet, après Lamar- tine et Victor Hugo. Qu'on en juge d'après ceux-ci : Voyez ! du blanc suaire écartant le nuage , Comme un cèdre superbe abattu par l'orage Garde encor ses rameaux, son air de majesté, Ainsi Napoléon, majestueux et calme , Le front environné de la guerrière palme , A ses braves en pleurs offrant des traits pâlis Dont l'avide néant a respecté la forme , Apparaît décoré de ce simple uniforme Qu'il portait aux champs d'Auslcrlitz ! On dirait que, ravie à son âme immortelle , Pour réchauffer son cœur une ardente étincelle Des affronts du tombeau le préserve à jamais ! On dirait que l'amour de la patrie absente Lui versa ses parfums pendant vingt ans d'attente Pour le conserver aux Français. De Napoléon mort à Sainte-Hélène et dormant son dernier sommeil sous le dôme des Invalides, source éternelle de gran- des pensées, la compatissance du poète passe à Louis Napo-