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CHARLES REYNAUD. ŒUVRES INÉDITES PRÉCÉDÉES DE DOCUMENTS
  HISTORIQUES , LITTÉRAIRES ET BIOGRAPHIQUES MIS EN ORDRE
  ET ANNOTÉS. Vienne, 1854. En vente, à Lyon, chez les li-
  braires Ayné, Giraudier, Bohaire et Brun. Prix: 3 fr.

   Charles Reynaud !... quelle heureuse vie ! quelle heureuse
mort ! Rien n'a manqué à son bonheur ici-bas, rien n'aura man-
qué à la gloire de son jeune nom. 11 est mort comme un triom-
phateur, en pleine carrière, au milieu de son succès, dans toute
sa force. Possesseur d'une grande fortune, il en fit un admirable
usage. Demandez à ses amis, demandez aux malheureux, ses au-
tres amis. Il a songé à eux tous, même après lui. Comme il savait
vivre!... Tantôt il arrivait de Paris entraînant avec lui quelques
artistes dans sa villa de La Roche, et là, au milieu de tous les
charmes de l'hospitalité la mieux entendue, après les déceptions et
les fatigues de la chasse, il leur récitait les vers de ses poètes..., et
les siens, quand on l'en priait fort, la Ferme à midi, entre autres,
cette saisissante peinture de la campagne faite sur place. Tantôt
il venait se retremper seul à ces sources de toutes poésies,
la nature et la famille. C'est alors qu'il s'initiait à tous ces
bruits, à toutes ces mélodies des champs, qu'il écoutait son cœur,
et qu'il écrivait sous sa dictée le beau volume par lequel il
s'est révélé à nous. Un jour il partait pour l'Orient, et il en reve-
nait avec ce livre que vous connaissez : d'Athènes à Baalbeck.
Un autre jour, il allait en Corse avec quelques camarades sous
prétexte de faire une partie de chasse et il donnait, au retour, à
la Revue des deux mondes, un intéressant chapitre intitulé :
Un Hiver en Corse. Car il lui était arrivé, après avoir produit
des poètes, de pouvoir marcher leur égal et de lire ses vers