page suivante »
CHRONIQUE DE LA MAISON DE BEAUJEU. 27? Le nom du chroniqueur n'est pas parvenu jusqu'à nous. Ce qu'il était, Louvet nous l'apprend en indiquant d'où provient sa chronique ; car, transcrivant un passage, il renvoie ainsi à la source où il a puisé : « Extrait d'une chronique trouvée au maga- sin de l'abbaye de Belleville, du temps des troubles 15C1, sans avoir pu trouver le commencement, à cause de la pourriture dudit livre, et commence ainsi : Revint en son pays de Beau- jolloys, etc. » C'est une copie, faite au XVIe siècle, que possède la biblio- thèque impériale ; copie trop exacte, il est vrai, puisqu'elle ne commence qu'en 1240, c'est-à -dire qu'elle présente la même la- cune que l'original mis à contribution par Louvet. Le chroniqueur n'a pas dû prendre la généalogie des sires de Beaujeu bien antérieurement à cette date ; car, plus loin, il revient sur ses pas, dit que « ces seigneurs sont encore de plus long- temps, » et rapporte l'inscription de l'église de Saint-Irénce de Lyon, où était mentionné Omphroy, regardé comme la souche de la maison de Beaujeu. , La chronique de Beaujeu proprement dite s'arrête vers le milieu du XVe siècle; mais elle a été continuée jusqu'en 1520 environ, llien, en effet, n'y fait pressentir les différends qui préparèrent la défection du connétable de Bourbon. Nous l'avons fidèlement transcrite ; cependant nous avons cru convenable de lui donner une ponctuation pour en faciliter la lecture, et de remplir quelques petites lacunes, renfermant tou- tefois ces dernières restitutions entre deux parenthèses. Si ce petit opuscule, œuvre modeste d'un moine de Belleville, oubliée, perdue même pendant près de deux siècles, peut offrir quelque intérêt à ceux qui s'occupent de l'histoire de nos pays, et stimuler leur zèle investigateur , ce sera pour nous une douce satisfaction et un nouvel encouragement à nos efforts, dont le but n'est autre que de faire revivre dans le présent les souvenirs du passé. M.-c. r.ric.UM.