page suivante »
278 CHRONIQUE DE LA MAISON DE BEAUJEU. CRONICQUE DE LA MAISON DE BEAUJEU. (Fault noter qu'en ce livre n'y a commencement ny fin.) Revint (Guichard III) en son pays de Beaujolloys, avec grandes richesses, en lan mil deux cens et dix ; et en passant, a son retour, par le sainct lieu de Assize, ouyt les nouvelles de monsieur sainct Francoys, lors vivant et preschanl, auquel il demanda certain nombre de religieux pour emmener en son pays de Beaujolloys. Monsieur sainct Francoys luy en oc- troya trois frères mineurs, devoz, pauvres et simples; lesquelz après qu'il les eust amenés a son chasleau de Poilly, les re- commanda a madame Sybille de Flandres, sa loyalle espouse, laquelle leur ordonna une petite maison prez de Vernez en allant a Morgon, et depuys furent mis a Villefranche en Beau- jolloys, ou ils sont de présent. Et en furent lesdits Guichard et dame Sybille fondateurs et aucleurs comme appert par un epilaphe placque au cœur de leur dit couvent, a Villefranche, estant a la main senestre en entrant, don la teneur sensuy (1). Ledit Guichard moureust en Angleterre, ou il avoit este envoyé en ambassade de par le Roy de France, en lan mil deux cens seize ; et furent ses ossemens apportez en son.pays de Beaujolloys, et en fut ensepullure une partie à Glugny, au tombeau de Humbert, son père, fils de Humbert, fonda- teur de Belleviile, au pourchas de madame Sybille sa femme, et laulre partie à Belleviile, en l'esglise Notre-Dame dudit lieu. El après le decez dudit Guichard, ladite dame Sybille acheva de fonder et ediffier l'esglise des Cordelliers de Ville- franche, pour la grande dévotion et cordialle amour quelle avoit lousiours heu et avoit à monsieur sainct Francoys, fon- (t) Le chroniqueur ne rapporte pas cette inscription ou épiiaphe. Nous avions été assez heureux pour en découvrir une transcription officielle.