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                ]Ji>rtr* contemporains


                      .1. ALTRAN.

     LA FILLE D'ESCHYLE. — LES POÈMES DE LA MER.—
                    LABOUREURS ET SOLDATS. (1)




   Au moment des émotions les plus vives du drame de 1848, peu
de jours après le 24 février, la scène de l'Odéon hasardait une
tragédie antique; et un succès immense, un des plus enthousiastes
qu'ait vu ce théâtre, couronnait l'audace de cette concurrence
faite par la poésie aux entraînements de la place publique. Nous
avons entendu souvent rappeler ces représentations de la Fille
d'Eschyle comme les plus animées , de mémoire de spectateurs,
entre toutes celles de l'Odéon, où cependant la jeunesse des
écoles distribue ses suffrages avec tant de vivacité et d'ardeur.
Ce n'était pas là néanmoins un de ces triomphes savamment pré-
parés qui font sortir un grand auteur du génie d'un directeur
aux abois. Jamais tragédie ne s'était produite en des circons-
tances plus défavorables. L'écrivain en était réduit à la seule
puissance de son talent pour forcer l'attention d'un auditoire in"
cessamment distrait par les rumeurs de la rue. M. Joseph

  (1) Paris, Michel Lcvy frères, libraires-éditeurs, rue Vivierme, '2- liis-
      Lyon, Giraudier, place Belleeour,