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DE LA VILLE DE VIENNE. 261 miracle dont fut victime la femme de Loth changée en statue de sel. Il croit que celte malheureuse femme doit attribuer sa triste destinée à une imprudence impardonnable de sa respiration ; car, « ce grand feu consommant et dévorant ces cinq villes, faisait résoudre sa matière bitumineuse en exha- lation et fuliges, lesquelles étant portées et répandues par l'air, et attirées par la femme de Loth, respirant contre ce lieu-là , purent avoir cette même faculté de la convertir en statue de sel. » Voilà qui est clair et qui prouve, père Loth, que votre femme est muette. Je ne m'étonne plus de l'éba- hissement de nos aïeux et des cris d'admiration poussés par les écoliers et le monde savant du Dauphiné à la lecture des quatre cents pages de ce livre, toutes aussi fortes que celles dont je viens de donner quelques extraits. Je ne m'étonne pas si les hexamètres et les distiques pleuvaient sur notre heu- reux Tardin qui devait bien rire dans sa barbe : Laus Tardine, tuis débita euris Et digna egregio fama labore Ainsi parle Franciscus Deponat Logicus gratianopolilanus, je pourrais citer les vers de Pelrus Franconus rhetor gralîa- nopolitanus, de Jacobus Caste humanitalis auditor, et de vingt autres. Je comprends que Mermet ne nous ail pas parlé de la science en Dauphiné; notre ami Tardin l'avait portée si haut qu'il est difficile de le suivre. Enfin, pour terminer cette dissertation déjà beaucoup trop longue, nous nous arrêterons un instant sur la dernière page du livre qui nous occupe. On sait que la langue d'Oc se par- lait dans nos contrées, surtout sur le littoral du Rhône. Parmi nos illustrations poétiques nous comptons plusieurs trouba- dours ; c'est ce qui explique celte dénomination de Bardes